Née à Saint-Pons-de-Mauchiens, Marie Sagnier a enseigné à Clermont l’Hérault jusqu’en 1958.
Elle accueille des jeunes filles juives
Marie se destinait à être enseignante. Après ses études (école normale puis faculté), elle est nommée à Pézenas, en 1928, pour professer « les mathématiques, la physique, la chimie, l’instruction civique et même la couture ».
Quand arrivent la guerre en Espagne et la Retirada, elle n’hésite pas. Avec des collègues, elles accueillent des familles réfugiées, leur trouvent un asile, du travail…
Résultat : en 1940, elle est « changée » à Murat, dans le Cantal. Là, avec d’autres collègues, elle accueille des jeunes filles juives dans son collège et trouve asile et travail à leur famille. « Elle s’est mise en rapport avec les associations juives afin de sauver tout homme ou toute femme qui viendrait frapper à sa porte. »
« Une grande dame au grand coeur »
En 1945, Marie est nommée à Clermont-l’Hérault. Là, elle continue à accueillir des Espagnols (recherchés par Franco) et conserve des relations avec les jeunes filles sauvées à Murat.
Amatrice de voyages, elle encourage ses élèves. « C’était une grande dame, au grand cœur, toujours gaie, joyeuse et qui donnait tout ce qu’elle pouvait », dit l’une de ses anciennes élèves.
À la retraite en 1958, elle se retire à Saint-Pons, devient chevalier de la Légion d’honneur en 1990 et reçoit la médaille des Justes. Elle décède en 1996.
« Une figure locale qui a fait preuve de courage »
« La vallée de l’Hérault a changé. Le nom du « lycée le Cep d’or »faisait référence au milieu rural d’alors, déclare la direction de l’établissement Aujourd’hui, notre institution s’ouvre à d’autres horizons. Il y a toujours le lycée agricole avec ses classes de collège mais aussi une unité de formation d’apprentis et un centre de formation pour adultes.
« Nous nous voulons ouverts, avec de nouveaux secteurs : services à la personne, vente et commerce, métiers de bouche mais aussi vendeur en animalerie… Il fallait donc un nom qui marque cette ouverture.
« C’est pourquoi désormais nous sommes l’institut Marie-Sagnier ; « institut » pour marquer la diversité et « Marie-Sagnier » pour marquer notre volonté d’incarner l’identité de l’établissement dans une figure locale qui a fait preuve de courage, d’esprit de résistance, d’action contre l’intolérable, au service des autres. »